La communication responsable séduit depuis une dizaine d’années, de plus en plus d’acteurs.
Multinationales ou petites entreprises, organisations gouvernementales ou non gouvernementales, ministres ou influenceurs, fabricants de téléphones ou de voitures électriques, FIFA ou petit club de foot, et même les fournisseurs d'énergie fossile… Tous, œuvrent à rendre leur communication “responsable”.
C’est de cette manière qu’elle se veut être !
La communication responsable se veut transparente et respectueuse, avec le plus souvent une promesse “agir dans l’intérêt de la société” (par exemple, réparer une injustice sociale), ou “dans l’intérêt de l’environnement” (par exemple, action de restauration du cours d’une rivière), etc.
Mais de quoi s'agit-il vraiment ? Est-ce simplement une version dérivée de la communication... disons classique ? En quelque sorte une version plus propre ? Plus “green” ? Plus convaincante ? Porteuse de plus de promesses ?
Mais d’où vient ce brusque changement, cette envie soudaine de responsabilité ?
Prise de conscience par surprise ?
Découverte foudroyante de l’état de la société et du monde ?
L’urgence immédiate à démarrer un changement ?
Ou bien
Une méthode qui permet de créer plus de croissance économique ?
Une nouvelle méthode de communication, proposée par les agences de communication ?
Une tendance à ne pas rater ? Un peu comme… la 5G ? L'intelligence artificielle ? La voiture électrique ?
Ou simplement ce "toujours plus", qui nous anime !
etc.
La “communication responsable” n’était cependant pas attendue de la part de certains acteurs, comme les gouvernements ou encore les institutions publiques.
Pourquoi ?
Et bien parce que, tout naturellement, nous considérons que toute communication gouvernementale est de fait, responsable !
Pour le dire autrement, l’idée selon laquelle, “tous gouvernements est tenu d’avoir une conduite irréprochable et responsable qui va dans le sens d’une justice sociale, environnementale, etc.”, ne devrait pas choqué. Cela va de soi.
Une fois de plus, pour bien comprendre les enjeux de la communication responsable, posons-nous la même question d'une manière, encore différente : Y a-t-il une seule raison pour qu’un gouvernement se mette à la communication responsable ?
Et, a contrario, estampiller une communication gouvernementale ou institutionnelle de “responsable” ne fait-il pas planer un léger doute sur les discours passés, de ce même gouvernement ou ou cette même institution ?
Est-ce à dire que durant les siècles précédents, gouvernements et entreprises communiquaient de façon non-responsable ?
Ou bien, peutêtre que, ce n'est qu'aujourd'hui, après des siècles de recherches, l'humanité a enfin pu trouver son concept de communication, qui, de plus, est responsable ? Exactement comme des concepts tels que "Développement durable" ou "Finance verte" ou encore "Énergie verte"...
Oui. Manifestement !
Pire, tout cela est annoncé comme étant le prix à payer pour être moderne !
Etre moderne, c'est donc épuiser la planète et ses habitants au nom de la modernité
Tout épuisement est acompagner de pression et de stress. Les moyens modernes d'épuisement sont plus puissants, plus immoraux, plus vicieux et plus obscènes.
En réalité, nous le savons très bien, communication rime avec intérêt. Point.
L’intérêt est systématiquement et exclusivement économique, même quand il s’agit d’intérêts sociétaux.
L’intérêt des puissants ne rime pas avec les intérêts de tous !
L’intérêt c’est véhiculer l’ignorance !
La responsabilité n’existe que dans la pratique, nulle dans les déclarations.
La pratique donne à voir des résultats, les déclarations ne laissent rien voir, ni même entrevoir.
Pour terminer cette introduction, toute communication estampiller "Responsable" est de fait "Agnotologie". Elle vise à fabriquer plus d'ignorance, à rendre les problématiques plus flous, moins douloureuses... Et surtout, avantager le groupe d’intérêt qui la soutient.
Cette introduction fait partie d’une série d’articles éclairants et piquants autour du véhicule qu’est la communication.
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